Ah, qu’est-ce que ce serait bien de ne plus jamais jouer de fausses notes !
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, une petite question s’impose…
Quelle différence y a-t-il entre le mauvais guitariste et le bon guitariste ?
Le mauvais guitariste, il prend sa guitare et il joue des fausses notes.
Le bon guitariste, il prend sa guitare, il joue des fausses notes, mais… c’est un bon guitariste quoi !
Au-delà du clin d’œil, c’est tout à fait représentatif de ce qui se produit dans la réalité.
La technique du « C’est la faute au bassiste ! »
C’est une tactique assez répandue qui consiste, lorsque l’on joue en groupe, à se retourner systématiquement vers le bassiste lorsqu’on joue une fausse note.
Ainsi, le public pense que « c’est la faute au bassiste » !
C’est une technique amusante à cours terme, mais ça ne me semble pas être une stratégie très intéressante sur la durée.
D‘autant plus que si le bassiste fait la même chose en sens inverse, ça risque d’être votre faute même si vous n’avez joué aucune fausse note ce jour-là !
La pire chose à faire
La chose à éviter à tout prix, c’est de se focaliser sur l’erreur que l’on vient de commettre.
En faisant ça, vous donnez de l’importance à votre erreur et généralement l’expression de votre visage signale à tout le monde que vous venez de vous tromper.
A l’inverse, tentez de rester impassible et de minimiser l’importance de votre erreur.
Aussi surprenant que ça puisse paraître, il y a de fortes chances pour que 80% de votre public n’ait même pas remarqué votre fausse note.
Ne lui mettez donc pas la puce à l’oreille !
Réagissez instantanément
Les meilleurs guitaristes font régulièrement des erreurs, mais ils ont pris l’habitude de réagir instantanément pour sauver les meubles.
Ainsi, 9 fois sur 10, le public aura l’impression qu’une note a volontairement été jouée en retard, ou que la fausse note n’était en réalité qu’une note de transition pour aboutir sur la bonne note.
En développant le réflexe de repositionner vos doigts immédiatement sans vous attarder sur l’erreur, vous parviendrez petit à petit à être la seule personne à vous apercevoir de vos erreurs.
Et on dira de vous que vous êtes devenu un bon guitariste puisque officiellement vous ne faites plus d’erreurs ! 😉
Assumez et revendiquez vos fausses notes
Le titre de l’article ne parlait pas seulement de minimiser l’importance des fausses notes, mais de les assumer et les revendiquer.
Qu’est ce que ça signifie ?
Une fois que vous parvenez à faire passer inaperçues vos fausses notes, vous pouvez aller encore plus loin en exploitant la dissonance crée par la fausse note.
Plutôt que de percevoir cette note comme une erreur que vous cherchez à masquer, l’idée est de s’en servir comme un effet délibérément dissonant.
La solution consiste à répéter votre erreur avec assurance, et à en jouer au maximum de manière à ce que l’oreille de l’auditeur s’habitue à cette note.
Le public finit ainsi par percevoir votre erreur comme une originalité dans votre jeu.
Ce genre d’erreurs est d’ailleurs une excellente occasion de trouver de nouvelles idées musicales auxquelles vous n’auriez pas songé initialement, puisque vous considériez la fausse note comme une note à éviter.
Commentaires
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Tout à fait VRAI; ayant appris à La Lyre Amicale d’Eaubonne avec laquelle j’ai joué en tant que saxo ténor (amateur) pendant plusieurs années, une fausse note jouée avec timidité est une fausse, tandis qu’une fausse note jouée avec autorité est « une interprétation » !
Merci bcp pur vos très instructives vidéo
D Poirier (de l’espace membre)
Ha ben la fin de cet article resume tout, c’est ce que je disait dans un autre commentaire « je ne parle pas de fausse note mais de couleur… »
Sinon, le repositionnement c’est bien, mais le bend sauve aussi parfois aussi bien et plus en douceur..
Bonjour Pascal et encore merci pour cet article constructif et sans mauvaise foi comme tous les autres. Avec une guitare classique et formatée en partie culturellement par un académisme borné et stupide (les personnes en question ne jouaient pas une note d’un seul instrument et haro sur le jazz et le rock progressif), j’ai grâce à vous gagné en confiance: quand il y a une fausse note, si elle est exploitable (pas toutes), c’est vrai qu’il est stimulant d’explorer ce qu’elle ouvre comme accords ou modification mélodique, du coup on gagne en créativité et en personnalité, même si ce que je bricole n’est pas sublime. Plaisir et étonnement. Et travail..!
Mouaaahhhhaaaaahhhhh, vive les inconnus!!!!! Un bon guitariste de hard rock, il prend sa guitare, et il crache, quoi. Un mauvais guitariste, il prend sa guitare, et il crache.
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