Voici la 2ème partie de cet article concernant les points à travailler à la guitare lorsque l’on souhaite jouer en groupe avec d’autres musiciens.
Si vous ne l’avez pas encore fait, consultez la 1ère partie de l’article qui décrivait les 3 premiers points, et voici les 4 suivants…
4. Trouver une cohésion rythmique
Jouer avec une machine (une boîte à rythme, un ordinateur) ne présente pas de surprises rythmiquement.
Une fois le tempo déterminé, la machine va invariablement jouer chaque note au bon moment sans la moindre faiblesse ou la moindre hésitation.
Les choses sont différentes avec de vrais musiciens.
D’une part, même le meilleur musicien du monde sera incapable d’atteindre la même précision qu’une machine. Il jouera toujours une note un tout petit peu avant le bon moment ou un tout petit peu après.
Et d’autre part, le musicien peut délibérément décider de jouer légèrement en retard ou en avance pour apporter un coté vivant, un coté humain à son interprétation.
Lorsqu’un musicien interprète le morceau avec un très léger retard, on appelle ça « jouer derrière le temps ».
S’il joue le morceau avec une légère avance, on dira qu’« il joue devant le temps ».
C’est parfois le résultat d’un manque de précision rythmique d’un musicien, mais souvent c’est un choix délibéré pour donner une sensation plus posée ou au contraire plus sautillante au morceau.
Dans ce cas là, c’est ce qui va faire que le morceau sera moins mécanique, plus authentique par opposition à une machine qui jouerait toujours sur le temps.
Dans un groupe, cependant, si chacun commence à interpréter le morceau en sa façon sans tenir compte de l’interprétation des autres, on va aboutir à un morceau qui aura perdu son efficacité.
Si le batteur a tendance à instaurer un léger retard rythmique et que le guitariste a tendance à être en avance, le morceau fonctionnera difficilement.
Il est donc important de parvenir à percevoir l’interprétation rythmique des autres musiciens et d’en discuter pour parvenir à une entente qui rendra le morceau dynamique et efficace.
5. Trouver une cohésion d’intensité
Il en est de même en ce qui concerne l’intensité de l’interprétation de chaque musicien.
Si le guitariste se met à jouer en douceur et en finesse tandis que le batteur commence à monter en intensité et jouer de plus en plus fort, le résultat ne sera pas très cohérent.
L’un des intérêts majeurs du fait de jouer en groupe est justement la possibilité de faire évoluer l’intensité d’un morceau en créant une parfaite cohésion dans les intentions des musiciens.
En jouant avec une bande-son ou une boîte à rythmes, vous n’aurez aucune surprise. Les passages les plus intenses comme les plus calmes du morceau se produiront invariablement au même moment.
En groupe, il suffit que l’un des musiciens commence à adoucir ou à intensifier son interprétation pour que les autres en fassent de même, créant ainsi une interaction vivante et intéressante.
Pour parvenir à ce résultat, il faut donc que chaque musicien soit réactif et à l’écoute des autres.
6. Rebondir sur les propositions des autres musiciens
Cette capacité d’interaction dans le groupe permet même d’aller au-delà de simples variations d’intensité.
Dans un groupe dont les membres se connaissent bien musicalement et ont l’habitude d’interagir, il sera possible de totalement transformer un morceau jusqu’à ce qu’il n’ait plus rien à voir avec celui d’origine.
C’est ce qui se produit souvent dans les « bœufs ».
Un musicien commence à jouer un accord, tous les autres le suivent, jusqu’au moment où l’un d’eux proposera une mélodie, un nouvel accord ou un nouveau rythme auquel les autres vont immédiatement s’adapter.
Encore une fois, ça demande d’être très à l’écoute des autres musiciens pour pouvoir réagir au bon moment et créer un ensemble musical cohérent.
Ce genre de compétences ne s’acquiert pas en 1 jour, mais si vous faites l’effort, à chaque fois que vous jouez avec d’autres musiciens, de développer cette écoute et cette interaction, vous progresserez rapidement jusqu’à ce que cette adaptation se fasse de manière instinctive.
7. Trouver le son qui s’intègre dans le mix
Choisir un son de guitare lorsque l’on joue en groupe est très différent du choix que l’on peut faire en jouant seul.
Lorsque l’on joue de la guitare seul, le seul impératif et d’utiliser un son qui nous plaise et qui flatte l’oreille.
En groupe, ce n’est pas le son de guitare qui doit flatter l’oreille, c’est le son global du groupe.
Ainsi, un bon son de guitare couplé avec un bon son de basse et un bon son de batterie ne donnera pas forcément un bon son de groupe.
Si le son de guitare comporte trop de fréquences graves, il va empiéter sur les fréquences de la basse, ce qui rendra l’ensemble brouillon et moins efficace.
Même chose pour les fréquences du piano, il va falloir que le piano et la guitare jouent sur des notes ou des plages de fréquences différentes afin de ne pas entrer en conflit.
Lorsque l’on joue sur scène avec un système de sonorisation, c’est généralement l’ingénieur du son qui se charge d’ajuster la sonorité de chaque instrument pour qu’ils s’imbriquent de la manière la plus efficace.
Mais lorsque l’on joue sans sonorisation ou dans un contexte de répétition, c’est à chaque musicien de savoir ajuster la sonorité de son instrument pour créer une complémentarité avec les autres.
Apprendre à régler un son de guitare peut demander pas mal d’expérience, mais il existe quelques règles fondamentales :
- C’est la basse qui est sensée couvrir les fréquences graves. A la guitare, il faut donc veiller à ne pas mettre trop de basses dans le son afin de ne pas interférer avec le bassiste.
- Il est important de bien entendre votre son de guitare pour jouer, mais le but n’est pas que celle-ci soit omniprésente et prenne le dessus sur les autres instruments.
Attention donc à ne pas exagérer le volume sonore.
Le but est de créer un équilibre sonore proche de celui que vous aimeriez entendre si vous ne jouiez pas et que vous faisiez partie du public. - Parfois, le son de la guitare est noyé derrière les autres instruments. Le premier réflexe consisterait à en augmenter le volume, mais on retomberait dans le problème cité précédemment.
Une solution plus efficace serait de légèrement augmenter les fréquences aigües ou les hauts-médiums (si l’instrument et/ou l’ampli le permettent) de manière à ce que le son de guitare ressorte de lui-même, à volume sonore équivalent.
Conclusion
Même en séparant cet article en 2 parties, il était impossible d’être exhaustif sur le sujet.
Ces 7 points vous serviront donc de point de départ pour développer votre capacité de jouer de la guitare en groupe.
Jouer en groupe est une activité passionnante et très enrichissante musicalement, mais cela demande de se poser les bonnes questions est d’être toujours à l’écoute des autres musiciens pour créer un ensemble cohérent et musical.
Commentaires
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Tout à fait d’accord avec le commentaire sur les mediums. Pour ressortir du mix sur ms chorus j’ai boosté les hauts mediums vs mon son en accompagnement. Inutile alors de monter le volume (ou juste un zeste) pour bien ressortir ds le mix. et les spectateurs au premier rang n’en sont que plus contents !!
Salut,
Trés utiles tes explications et j’en profite ici pour te remercier d’une façon globale pour tous les cours que tu donnes. Permets moi d’ajouter qu’il faut compter aussi sur les « ego » des musicos qui quelquefois sapent, à la longue, l’harmonie d’un groupe allant même jusqu’à la rupture. Pas facile de jouer en groupe, mais c’est quand même une expérience formidable!
j’aime beaucoup les musiciens avec ses guitare
merci pour les 7 plans a la guitare et les explications de la video j’espere que tu nous donneras d’autres plans encore un grand merci bernard
un seul mot pour définir ça: une catastrophe, pour travailler en groupe, il ne suffit pas que tout le monde sache jouer, mais il faut qu’il y ait une entente particulière entre les différents membres, que chacun comprenne l’autre, qu’il y ait une sorte d’osmose! autant aller se chercher une ptite copine :p
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