Avez-vous remarqué, lorsqu’on débute une activité, à quel point les tâches qui nous paraissent extrêmement difficiles semblent être d’une facilité déconcertante pour les gens plus expérimentés ?
Dans le domaine sportif, on considère généralement que l’athlète que l’on admire a une musculature et une condition physique hors du commun qui lui permettent d’effectuer avec une grande facilité ce que nous sommes incapable de faire.
C’est évidemment un critère majeur, mais je ne pense pas que ce soit la seule raison…
Si nous recentrons le débat sur la pratique de la guitare, l’argument de la musculature a tout de suite moins de sens.
On voit régulièrement des enfants de 10 ans jouer avec une grande aisance des choses que des adultes aux mains beaucoup plus musclées trouvent extrêmement difficiles.
La vérité est donc ailleurs !
La différence ne se fait pas dans la force utilisée, mais dans celle qui n’est pas utilisée !
Prenons l’exemple des accords barrés, qui représentent une étape très délicate pour la plupart des guitaristes qui débutent.
Lorsqu’on tente de jouer un accord barré et qu’il ne sonne pas correctement, le premier réflexe consiste à vouloir appuyer plus fort sur les cordes.
C’est un réflexe cohérent et qui fonctionne… au début !
Le problème est donc résolu, vous parvenez à jouer votre accord barré !
Mais qu’en est-il si vous devez jouer un morceau complet avec cet accord.
Pensez-vous réussir à tenir 4 minutes en appuyant de toutes vos forces sur les cordes sans vous retrouver avec la main tétanisée à la fin du morceau ?
En réalité, jouer votre accord barré efficacement ne réclame que 10% de vos capacités musculaires.
Le bon sens voudrait donc que l’on ne monopolise pas 100% de ces capacités.
Et c’est pourtant ce que notre premier réflexe nous pousse à faire, réduisant à néant notre endurance ainsi que la souplesse, la fluidité et le naturel de notre jeu.
La solution consiste alors à concentrer toute son attention sur la recherche de la position idéale, qui va nous permettre d’atteindre l’efficacité requise en minimisant l’effort nécessaire.
C’est vrai pour les accords barrés, mais c’est aussi vrai pour tout ce que l’on peut jouer sur une guitare.
Ce qui fait qu’un guitariste que vous admirez est capable de jouer des morceaux très difficiles avec une étonnante facilité, c’est qu’il a appris à optimiser chacun de ses mouvements et chacune de ses positions.
Il fait ainsi le moins d’efforts possible et déplace ses doigts le moins possible.
La guitare est donc bien un travail de feignant… mais de feignant qui sait intelligemment tirer parti du moindre de ses efforts !
Essayez d’y penser chaque fois que vous êtes face à une difficulté sur votre instrument.
Le simple fait de prendre conscience de ses efforts superflus suffit à transformer radicalement sa façon de jouer de la guitare.
Commentaires
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merci pour tout ces conseils , je vais essayer de mettre en application ce qui ne vas pas être facile
car avec mes petites mains , mais grassouillettes comme des mains de bûcheron ,chose que je n’avais pas à 20 ans et que le groupe de rock ou je jouer on faisaient les fous … ça fait maintenant 50 ans
Une chose que j’ai appris depuis peu; le choix des cordes est tres important. Dépendant du style jouer et de notre doigté un bon vendeur pourras vous conseiller adéquatement et peut etre ammoindrir l effort nécessaire.
Bonjour Jean-Pierre,
Au niveau de l’origine étymologique du mot, je suis entièrement d’accord avec votre remarque.
Cela dit, dans la pratique, trois orthographes sont tolérées (fainéant, faignant et feignant), comme en atteste la définition du mot sur le site du Larousse.
J’ai donc, pour ce titre, délibérément choisi l’orthographe la plus familière, au détriment du coté littéraire.
Pascal
Bonjour Pascal,
Fainéant ou feignant:le premier est la contraction de fait néant ou « ne fait rien », le second est du verbe feindre « faire semblant »
sans rancune
cordialement
jp
« il vaut mieux être intelligemment paresseux, que bêtement fainéant »…
Bonsoir,je pense que je vais prendre des cours dans une ècole de musique si c’est possible .
Merci pour les encouragements.
Salutations
merci pour vos commentaires et à biêntot
Bonjour Matthieu,
Il est vrai que ce principe d’éradication des efforts inutiles est d’autant plus flagrant dans les musiques qui réclament beaucoup d’énergie et parfois des tempos très rapides.
Le funk en est donc un très bon exemple.
Pascal
C’est fascinant ce concept d’economie des forces que je trouve particulièrement vrai dans le style Funk. La main gauche semble ne faire que peu ou pas de mouvements et pourtant on peux obtenir une richesse mélodique et rythmique sur de simple variations autour d’un accord. J’aimerai atteindre cette fluidité et l’aisance de la main droite des grands noms de la Funk. Je prend un grand plaisir à lire ces articles. Longue vie à Instinct Guitare et merci.
Bonjour et merci pour ces sages et judicieux conseils. J’ ai moi aussi quelques douleurs aux doigts et en effets quand on optimise la positions des doigts les douleurs disparaissent lentement mais sûrement.Bon courage.
j’ai rencontré un guitariste de jazz (Bruno Bellemain) et j’ai été surpris du peu de mouvements de ses doigts.En fait il recherche les meilleurs positions ou doigté pour avoir un jeu fluide avec un minimum de déplacement
il y a des chansons avec lesquels je rame toujours (surtout avec la guitare sèche qui demande plus d’efforts que l’électrique)
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