Lorsqu’on aborde un nouveau morceau, la motivation principale est généralement de parvenir à jouer le morceau à la même vitesse que l’original.
Et bien sûr, cette envie est tout à fait légitime.
Mais si l’on ne veut pas brûler les étapes et que l’on veut être sûr de parfaitement maîtrise le morceau, il y a de nombreux avantages au fait d’être capable de le jouer à n’importe quel tempo, du plus lent au plus rapide.
Travaillez lentement
Jouer lentement est une étape très importante lorsque l’on aborde un nouveau morceau.
C’est ce qui permet au cerveau d’avoir le temps de décomposer et d’assimiler chaque mouvement de manière à le transformer en réflexe instinctif.
Ce travail d’analyse n’est pas une finalité, mais c’est une étape qui peut vous faire gagner beaucoup de temps par la suite, et surtout vous apporter une assurance et une maîtrise que vous n’acquérriez pas autrement.
Dès lors que ce travail d’assimilation est terminé, le plus gros est fait.
Hors mis certains plans très techniques ou très rapides, augmenter le tempo ne devrait donc plus représenter de grosses difficultés.
C’est un principe que la plupart des guitaristes connaissent, sachant qu’il ne s’agit que de bon sens.
Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il est parfois plus difficile de jouer un morceau lentement que de le jouer au tempo originel.
Il est fréquent de parvenir à jouer au bon tempo en ayant l’original dans la tête et en se basant sur ses réflexes.
Mais dès que l’on ralentit, des problèmes de coordination surgissent, des hésitations font leur apparition, comme si jouer le morceau lentement était une difficulté supplémentaire.
En réalité, c’est un excellent test pour vérifier l’efficacité de votre travail d’assimilation.
Si, lorsque vous ralentissez, vous êtes moins à l’aise, c’est que vous ne maîtrisez pas encore parfaitement le morceau.
Et la difficulté supplémentaire apportée par cette diminution du tempo est un excellent exercice pour développer votre souplesse de jeu, votre précision rythmique et votre capacité d’adaptation.
Donc même pour un morceau qui vous semble facile lorsque vous le jouez au bon tempo, n’hésitez pas à vous entraîner en le jouant jusqu’à 2 fois moins vite.
Vous avez tout à y gagner.
Travaillez rapidement
Si vous avez assimilé un morceau à vitesse lente et que vous parvenez ensuite à le jouer au bon tempo, pourquoi devriez-vous vous entraîner à le jouer encore plus vite ?
Pour une raison simple : votre cerveau ne fonctionne pas du tout de la même façon selon le temps que vous lui donnez pour traiter les informations.
Ainsi, comme indiqué plus haut, un tempo lent permet au cerveau d’adopter une approche analytique et détaillée de chaque mouvement.
A l’inverse, un tempo très rapide va obliger le cerveau à se concentrer sur l’essentiel, et vos doigts à simplifier et fluidifier les mouvements.
Si, au tempo normal du morceau, vous pouviez vous permettre de marquer de petits temps d’arrêt ou d’autoriser vos doigts à faire des détours, le fait d’accélérer le tempo vous obligera à déplacer vos doigts encore plus rapidement et surtout beaucoup plus efficacement pour que le résultat reste musical.
Je ne parle évidemment pas de doubler le tempo du morceau, ça n’aurait pas vraiment de sens.
Mais augmenter le tempo de 10 à 30 pourcents selon sa difficulté peut vous apporter beaucoup en termes de fluidité et de maîtrise du morceau.
Une fois ce travail effectué, retourner au tempo initial du morceau devrait vous sembler facile et vous continuerez de bénéficier du gain d’efficacité que le tempo rapide vous aura permis d’acquérir.
Maîtrisez tous les tempos
Pour pouvoir considérer que vous maîtrisez réellement un morceau dont le tempo originel est de 100 battements par minutes, vous devriez donc être autant capable de le jouer à 50, 60, 80, 100, 110 qu’à 130.
Si vous parvenez avec la même aisance à jouer votre morceau à n’importe lequel de ces tempos, ça signifie d’une part que vous avez parfaitement assimilé et automatisé les mouvements, et d’autre part, que vous avez optimisé et fluidifié le moindre de vos mouvement pour ne pas faire plus d’efforts que nécessaire.
Commentaires
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Bonjour André,
On considère en quelque sorte qu’une noire (un temps) est une unité de temps en soi, calculée en battements par minute (bpm).
L’avantage de raisonner comme ça, de manière relative, c’est que si on change le tempo, le morceau reste cohérent puisque les durées de toutes les notes sont proportionnelles à ce tempo.
Mais si on souhaite calculer la durée absolue d’une note, c’est assez facile.
On peut résumer le calcul sous cette forme :
DURÉE D’UNE NOIRE (en secondes) = 60 / TEMPO
ou
DURÉE D’UNE NOIRE (en millisecondes) = 60 000 / TEMPO
A un tempo de 75 bpm, une noire dure 60 / 75 = 0,8 seconde.
A un tempo de 130 bpm, une noire dure 60 000 / 130 = 461,54 millisecondes.
Pascal
Bonjour Pascal
j’ai une question qui me turlupine depuis un bon moment.
« Quelle est la durée d’une note »
Je sais qu’une ronde vaut 2 blanches ou 4 noires etc… mais en réalité en unité de temps , elle vaut combien de secondes ou dixième de seconde ?
Les battements du métronome donnent ils la durée réelle d’une note ?
Je pense que tous les musiciens qui me lirons vont rire mais je suis autodidacte et j’ai beau lire les solfèges je ne trouve nulle part une réponse à ma question
Merci pour tout ce que tu fais
André
Bjrs Pascal,
J’ai mis un certain temps à me servir régulierement
du métronome,certainement pour vite découvrir le morceau de musique; mais je suis persuadé que c’est indispensable pour progresser, c’est devenu une habitude que je conseille également, merci de toutes ces astuces , je reste fidèle à ton site.
Bonjour Denis,
Ce n’est pas une mauvaise chose de revenir un peu en arrière pour travailler un passage spécifique qui présente des difficultés.
Il faut juste éviter de prendre l’habitude de jouer rapidement le morceau en ralentissant sur les passages difficiles.
Si on ne s’autorise pas à ralentir ou à accélérer au cours du morceau, on mettra peut-être un peu plus de temps avant d’atteindre le bon tempo, mais on sera capable de le jouer de manière régulière sans que le tempo ne tombe sur les passages plus délicats.
Pascal
Alut Pascal
je joue Dust in the wind toujours, certaines parties ne me posent pas de problème, même avec un tempo rapide, mais c’est les enchaînements(intro à couplet, par ex) qui me font ralentir. Au piano, on revenait 2 3 mesures en arrière et on travaille sur cette difficultés. Mais si je comprend bien tes propos, il est préférable de jouer le morceau au même tempo et accélérer par la suite ou la méthode piano n’est pas si mauvaise pour la guitare.? Merci Denis
Bonjour,
Bravo pour votre site et vos cours.
Je pense aller très souvent sur votre site et découvrir petit à petit toutes les astuces pour bien progresser à la guitare.
A bientôt, et merci.
Patrick
@lynxouf
Une vraie partition est sensée impérativement indiquer le rythme et le tempo de l’original, sauf si tu parles des tablatures au format texte que l’on trouve sur Internet.
Effectivement, le format texte complique l’écriture des rythmes, donc la plupart du temps seules les notes sont indiquées.
Une alternative intéressante consiste à utiliser le logiciel Guitar Pro.
Les partitions que l’on trouve facilement sur Internet au format Guitar Pro comportent forcément le rythme et le tempo.
Et comme le logiciel permet de lire la partition pour écouter le résultat, il est facile de vérifier à l’oreille si le rythme qui est écrit respecte celui de l’original.
Pascal
Dommage les rythmes originaux sont rarement
indiqués sur les partition super ton site!!
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