Une grande majorité des guitaristes qui savent improviser sur leur instrument ne le font pas de manière totalement libre.
Généralement, ils se concentrent sur des positions de gammes.
Souvent les schémas de gammes pentatoniques, parfois les gammes majeures ou mineures naturelles.
Les plus avancés savent utiliser les couleurs modales (dorien, lydien, phrygien, Bartok…), les chromatismes, les gammes diminuées…
Mais peu nombreux sont ceux qui parviennent à improviser sur leur instrument tant qu’ils n’ont pas identifié la tonalité du morceau afin d’établir une correspondance avec les positions de gammes qu’ils connaissent.
C’est efficace dans la mesure où, une fois la tonalité identifiée, on peut se concentrer sur des schémas que l’on maîtrise parfaitement en sachant à l’avance quelles notes on va pouvoir jouer sans prendre de risques.
Réciproquement, le fait de concentrer son attention sur des schémas que l’on connaît déjà a tendance à nous fermer des portes.
Ça nous pousse à improviser moins librement, et on tourne en rond plus rapidement.
Une astuce intéressante consiste à tenter de se détacher des schémas et à se laisser guider la par musique.
Sans partir sur des grilles d’accords compliquées, considérons que nous tentons d’improviser sur 4 accords simples dans une tonalité unique, même si nous ne connaissons pas cette tonalité.
Pour peu que nous ayons quelques connaissances théoriques, nous savons que nous pourrons probablement utiliser 7 notes, toutes séparés d’un ton ou d’un demi-ton.
Ça signifie que si l’on tente de jouer une note au hasard, on va avoir 7 chances sur 12 de tomber sur une « bonne » note.
Et dans le pire des cas, si on tombe sur l’une des 5 autres notes, une note intéressante sera disponible un demi-ton plus haut ou un demi-ton plus bas.
Pour résumer ce principe, nous pouvons simplement dire qu’on ne se situe jamais à plus d’une case d’une bonne note !
Le principe est donc plutôt rassurant puisqu’en cas de problème, en glissant sur la case précédente ou la case suivante, on parviendra à s’en sortir aisément.
Voici 2 avantages majeurs de cette méthode :
- Elle permet de dépasser la crainte de l’inconnu, lorsqu’on doit improviser sur un morceau qu’on ne connaît pas dans une tonalité qu’on n’a pas repérée à l’avance, et ce sans aucun repère théorique.
- Elle permet avec l’habitude de créer un lien direct entre les notes que l’on entend dans sa tête et les réflexes digitaux.
On développe ainsi une forme d’improvisation « instinctive ».
C’est assez déstabilisant au début, mais c’est à tenter, parce qu’avec un peu de pratique, ça apporte une liberté incroyable dans l’improvisation.
Commentaires
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Solo de guitare ,expression totalemant libre?
Pas de gamme et pas de schéma?
Il n’y a point de limites à l’imagination et à l’improvisation…!
J’ai écouté, une fois, Joe Diorio dire, toutes les notes sur le manche de la guitare sont bonnes.
Salut chouette cet article .
Pour ma part j’ ai longtemps admiré mes potes qui savaient improviser dans une gamme ..je me suis demandé souvent comment ils arrivaient à voyager sur le manche toujours justes.
ça a créé pas mal de frustrations ( de jalousie ?) et puis je me suis mis à voyager à l’ instinct. Mais avant ça j’ ai réalisé un petit travail assez usant mais formateur …ça m’ a demandé de le faire une fois pour toutes mais au moins j’avais une base théorique: j’ ai écrit sur une grande page blanche ( une page blanche par gamme ) les notes constitutives de chaque gamme mineure et majeure et de la même couleur sur un schéma du manche les positions sur chaque corde et les accords construits sur chaque gamme :1 grande page blanche par gamme et tous les accords construits … Ensuite une fois ceci fait , pour m’ entraîner je choisis un morceau ( lent si possible pour avoir le temps de voyager tranquille ) et j’ essaie de repérer la ou les gammes utilisés en improvisant et en repérant les notes justes . Une fois que j’ avais toutes les notes , il suffit de voir à quelle gamme cela correspondait et de m’ aider de mon schéma du manche puis petit à petit de me détacher du schéma et d’ y aller à l’ instinct en faisant de petites accélérations de notes ou même en restant sur les trois mêmes notes et en les combinant de toutes les manières possibles à des tempos variables ( en en rajoutant une puis deux pour assaisonner ) je ne sais pas si tout cela est clair mais pour quelqu’un comme moi qui avait du mal à trouver la tonalité , ça m’ a permis d’être libre sur le manche et d’ oser …^^
Une méthode que je pratique assidûment, faute sans doute de maîtriser la « bonne » (ou la « vraie »). L’intérêt que j’y trouve surtout est qu’elle permet de se concentrer sur la mélodie qu’on est en train de créer, et donc de donner une cohérence qu’un enchaînement de « plans » n’aura pas,sauf si on est vraiment bon – le risque étant de tomber souvent à côté de l’accord…
A mon avis, il est quand-même utile de connaître la grille sur laquelle on va jouer, ça donnera au moins une idée générale des notes à viser…et évidemment une parfaite connaissance de la place des notes sur son manche aidera grandement!
Dans le même ordre d’idée un pianiste (de jazz) m’a dit un jour : « la seule vraie fausse note, c’est celle après laquelle tu ne sais pas quoi jouer ; l’important c’est de ne pas s’y attarder. »
Ta méthode me semble un peu hasardeuse même si la volonté de ne pas s’enfermer dans des schémas pré-construit parait une bonne chose.
Même si tu tombes sur une des 7 notes de la gamme, ça va donner une couleur particulière voir ne pas bien sonner avec l’accord. Certaines sont plus appropriés que d’autres.
Je reviens après une longue absence en fait je suis bassiste mais je joue également de la guitare « l’impro »
je connais pas mal de gammes mais à mon humble avis il faut aussi avoir une bonne connaissance de la durée de chaque accord et leur succession dans la chanson si non à chaque changement on se plante et on a l’impression que l’on a rien dans les tripes et je pense que bon nombre de musiciens ont cela comme problème et ne le savent pas alors veuillez apprendre vos figures de notes et vos rythmes !!!
charles bassiste africain
Bonjour Charles,
Cette méthode permet de se détacher des considérations théoriques et de se fier à son oreille en créant petit à petit des liens directs entre les sensations au niveau des doigts et notre oreille.
Ça peut paraître abstrait au départ, mais avec la pratique, on parvient au fur et à mesure à jouer sur des morceaux que l’on n’a jamais entendus, même sans en connaître la tonalité.
Pascal
je suis africain et generalement chez nous tres peu de musicien savent ecrire la musique (grille et partition )donc ici on te donne la tonalité tout au plus d’un morceau et tu dois te debrouiller alors cette approche m’interresse dans la mesure ou je suis en train de travailler l’impro je suis donc curieux de savoir comment cette techniuque nous aidera
moi g pas problem ou on improvise avec lzs arpéges avec ses renversements
Bonjour Moni,
L’improvisation et la technique sont deux choses distinctes, et effectivement si l’on a des difficultés techniques comme un manque de maîtrise du médiator, il est difficile d’improviser librement sans se retrouver bloqué.
Il peut être utile de travailler des exercices techniques pour améliorer sa maîtrise du médiator ou bien il peut être intéressant de le faire tout en improvisant.
Par exemple, si en improvisant une idée vous viens en tête et qu’elle ne sort par correctement sur la guitare à cause de la maîtrise du médiator ou parce que le tempo est trop rapide, il est possible de stopper l’improvisation et de travailler spécifiquement ce passage au ralenti.
Du coup, même s’il s’agit d’une phrase ou d’une mélodie que l’on a improvisé, on peut la travailler comme s’il s’agissait d’un solo lu sur une partition ou relevé dans le jeu d’un autre musicien.
On peut donc ralentir le tempo, analyser comment on a tendance à déplacer les doigts, dans quel sens le médiator attaque les cordes, afin d’optimiser ce passage.
Puis une fois la technique la plus cohérente trouvée, on peut répéter ce passage de nombreuses fois en augmentant le tempo progressivement jusqu’à atteindre celui du morceau.
Pascal
pour moi l’improvisation c une difficulté puisque je maitrise mal le médiator et je n’arrive pas à maitriser également la vitesse quand j’aborde un morceau de sol. que dois-je faire
j’approuve à 200%, manque plus qu’à situer les octave supérieur et inférieur pour plus de liberté, j’ai toujours tendance à improvisé sur les cordes entre la 9ieme et 12ieme frette, il faut que j’apprenne à les situer sur la 5-9ieme aussi (en gamme ionien (buckethead)).
Très sympas votre site, il est dans mes favoris!
merci!
rassurant, j’utilise la même méthode, j’improvise à l’oreille mais c’est assez hasardeux comme méthode
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