Vous venez de passer quelques jours ou quelques semaines à apprendre un morceau à la guitare.
Après de nombreuses phases d’entraînement et après de nombreux essais infructueux, vous parvenez enfin à jouer le morceau en entier sans faire d’erreur, une fois.
Après tout le travail que vous avez fourni, c’est une récompense valorisante que de réussir à jouer ce morceau correctement, ne serait-ce qu’une fois.
A ce stade, il est donc légitime de considérer que vous avez franchi une nouvelle étape dans votre progression à la guitare.
Mais pour autant, est-il judicieux de considérer qu’à présent vous êtes capable de jouer ce morceau ?
La théorie du contexte le plus défavorable
Je suis partisan d’une théorie qui, malgré le fait qu’elle ne soit pas toujours flatteuse, a le mérite d’être fiable et réaliste.
Cette théorie consiste à dire que votre niveau à la guitare est déterminé par ce que vous êtes capable de faire dans la pire situation, dans le contexte le plus défavorable.
Qu’est-ce que le contexte le plus défavorable ?
Ce n’est évidemment pas quand vous êtes en train de jouer seul chez vous, au calme, en forme, sans distractions, sans pression et après un bon échauffement.
Au contraire, le contexte le plus défavorable c’est :
- Quand vous sentez les regards et les oreilles se focaliser sur vous (ne serait-ce que ceux de votre famille ou de quelques amis).
- Quand vous n’avez pas beaucoup dormi ou que vous sortez d’une grosse journée de boulot.
- Quand vous jouez sur une guitare qui n’est pas la vôtre et dont vous n’avez pas l’habitude.
- Quand le bruit ambiant couvre le son de votre guitare et que vous peinez à vous entendre.
- Quand vous n’avez pas répété votre morceau depuis plusieurs jours.
- Quand vous jouez dans la pénombre et que vous ne voyez pas ce que font vos doigts.
- Quand vous jouez avec un ou plusieurs autres musiciens.
- Quand un des musiciens avec qui vous jouez ne connaît pas le morceau et se trompe sans arrêt.
- Quand il fait très froid, que vos doigts sont tétanisés mais que vous ne pouvez pas vous permettre de garder vos gants.
- Quand il fait très chaud et que la sueur ruisselle sur vos cordes.
- Quand vous avez besoin d’aller aux toilettes, mais que vous ne pouvez pas vous permettre d’interrompre le morceau.
- …
Bref, il y a beaucoup de cas qui peuvent rendre la situation tout sauf idéale.
Et dans ce genre de contexte, les seules choses que vous serez capable de réussir à la guitare sont les choses que vous avez parfaitement assimilées et que vous pourriez presque jouer en dormant.
Visez au moins les 90% de taux de réussite
Lorsqu’on travaille un nouveau morceau à la guitare, il faut un certain temps avant de parvenir à le jouer une fois correctement après une dizaine de tentatives infructueuses.
Mais une fois arrivé à ce stade, cela demande encore pas mal de pratique.
Comment pourriez-vous prétendre savoir jouer un morceau quand vous ne le réussissez qu’une fois sur 10, et dans des conditions idéales ?
A force de travail, vous parviendrez à le réussir 1 fois sur 5, puis 1 fois sur 2, puis 2 fois sur 3…
Ce n’est que lorsque vous réussirez 9 fois sur 10 que vous pourrez considérer que le morceau commence à être bien intégré, même si le résultat n’est pas encore parfait à chaque fois.
L’objectif ultime
Pour pouvoir déterminer votre véritable niveau et pouvoir affirmer haut et fort que vous êtes capable, malgré ses difficultés, de jouer tel morceau, il faudra donc que vous parveniez le jouer sans erreurs 10 fois sur 10, y compris dans des conditions défavorables (et il en existe beaucoup, voir la liste plus haut !).
Ne soyons pas pessimistes
Je vois déjà les moins confiants d’entre vous se dire que cette façon de penser risque de vous décourager.
Mais le but de cet article était à l’opposé de ça.
C’est une méthode qui se veut au contraire optimiste.
Une fois que vous réussissez à jouer quelque chose sans vous tromper même dans de mauvaises conditions, vous pouvez ajouter ça à la liste de vos véritables compétences guitaristiques.
Il est évident que la liste sera moins favorable que si vous incluez tout ce que vous ne réussissez qu’une fois.
Mais l’avantage c’est que ce qui atterrit dans cette liste est acquis de manière quasi définitive sans avoir besoin d’y revenir.
C’est un peu comme se remettre au vélo après 10 ans d’arrêt. Vous ne vous souviendrez peut-être pas comment passer les vitesses, mais jamais vous n’oublierez comment faire pour pédaler.
Donc une fois que vous parvenez à déterminer votre véritable niveau à la guitare, c’est ce dernier qu’il faut petit à petit faire évoluer, et personne ne pourra plus le remettre en question.
Commentaires
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Bonjour, je suis aussi guitariste mais
pas débutant, je voulais avoir des conseils comment récupérer son niveau de guitare perdu après beaucoup des jours sans toucher la guitare svp
Je découvre votre site et j’y trouve tout un tas d’informations que l’on ne trouve pas ailleurs. Merci de partager votre savoir et votre expérience. Cet article met bien les choses au clair, et me confirme que j’ai encore une bonne dizaine d’années au moins avant de me considérer ‘éventuellement) comme une vraie guitariste ! Qu’à cela ne tienne, j’ai tout le temps devant moi !
Bonjour Pascal.
Merci de tous ces conseils ! Quel est mon niveau ? Je dirais après avoir lu ton article que je suis meilleur que je pensais même si ce meilleur reste très très modeste.
Mais ce dimanche j ai pu pour la première fois jouer les morceaux que je travaille régulièrement dans une réunion de famille sans me laisser gagner par l angoisse et j’ai joué avec plaisir. Donc je progresse ! O
Très sympathique ce site,merci.
Bonjour Fabrice,
Personnellement, je ne crois pas vraiment qu’il y ait des gens « doués » et des gens « pas doués ».
Même si certaines personnes ont des facilités ou des prédispositions que d’autres n’ont pas, je ne connais aucun bon guitariste qui le soit devenu sans pratiquer son instrument pendant des milliers d’heures, en passant par des périodes de doute, de stagnation et de démotivation.
Même si ça peut être très frustrant, je pense que ça fait partie du processus d’apprentissage, quelle que soit la discipline.
Ce qui fait la différence entre ceux qui atteignent un très bon niveau et ceux qui abandonnent en cours de route, c’est la façon dont ils gèrent leur motivation et la passion qui leur permet de persévérer lors des périodes de doute ou de stagnation.
Pascal
Cher Pascal je traverse une période de stagnation car j ai l impression de tourner en rond et de répéter toujours les mêmes morceaux au point d’envisager d arrêter l’ apprentissage de la guitare qui au fur et à mesure était devenu une passion à laquelle j avais investi beaucoup de temps. Mais en fait je me demande si je suis vraiment doué pour cette discipline
Merci Pascal, j’apprécie beaucoup l’aide que tu m’apportes
super cet article et bravo instinct guitar
bonjour,
Merci pour ce site plein de bon conseils,
malgré ca j’ai du mal a m’évaluer car j’ai apris tout seul sans prof ni solfége donc je coince pas mal sur l harmonie et je comprend pas ce que je fais c’est assez frustrant pour moi car je voudrai vraiment evoluer
voila merci de regarder ce lien et de me dire ce que vous pensez de mon impro
merci et bon jeu
https://www.youtube.com/watch?v=Vrq4sgyfLSw
J’ai enfin trouve mon « pro « .A 75 balais j’ai commence le conservatoire pendant 3 annees: trop long.Comme je n’ai pas l’intention de devenir professionnel, j’ai abandonne le conservatoire pour une prof.Aujourd’hui, j’ai decouvert le prof ideal en la personne de Pascal et mon seul regret est de ne pas l’avoir connu plus tôt ! Sa pedagogie me comble car sans poser les questions,….on a les reponses.Merci Pascal.
Ouais t’es trop fort pascal!!! je doit avouer que je vit cette situation où je joue bien dans ma chambre et je me sens grand mais en presence de quelques amis ou d un public je tatonne un peu ….je me pers quoi.. c est la où on determine vraiment son niveau.je crois qu il faut affronter et depasser les influences pour progresser pour de vrai! la encore c est le travail et encore le travail!! Merci pascal pour ce super article
Bonjour Pascal,
effectivement pas facile de situer vis à vis de son niveau, il y a longtemps que je pratique la guitare mais je suis un audodidacte, ayant maintenant 62 ans je me suis nettement amélioré depuis que je pratique beaucoup plus (retraite depuis 2007)en ce qui concerne les accords pas de problèmes mais il me faut travailler au niveau des arpèges (mistral gagnant, je l’aime à mourir)
et depuis que j’ai découvert ton site, récemment, ça me permet d’évoluer rapidement. mais quand il faut concilier la musique plus le chant, dur, dur!
donc merci pour tous vos conseils qui nous permettent de croire, quelques fois, que l’on joue pas trop mal.
Bonne journée et encore merci
Jean marie
Bonsoir,
Non je ne crois pas qu’on puisse réellement avoir conscience de son niveau, surtout quand on débute, on ne sait pas exactement vers quel but on va. La perfection n’étant pas de ce monde déjà …. Et puis …… Il y a tellement de manières de jouer différentes, de styles de musiques différents. Moi je suis des cours depuis 1 an et je sens mes progrès de par la facilité que j’ai à aller au bout d’une difficulté qui m’est proposée. Je remporte de petites victoires et je sens qu’à chaque fois le niveau monte un peu plus mais je joue seule et je ne sais pas vraiment ce que je vaux malgré les encouragements et félicitations de mon prof. Ce que j’ai compris c’est qu’il faut jouer souvent pour ne pas perdre les acquis et exercer son oreille tout seul, la faire travailler, la rendre critique; et pour le rythme c’est pareil, on sent tout seul si ce qu’on fait va bien ou pas. Par contre j’ai encore beaucoup de mal à associer un jeu à la guitare décontracté et du chant par dessus, le fait de chanter me fait tout partir en vrac !! Mais ça viendra je le sais …. Merci en tous cas, Pascal, pour vos excellents conseils qui structurent et rassurent.
Bonjour Marc,
Effectivement, il est possible que la tenue du médiator soit trop ferme, au point de rendre le mouvement trop raide.
A l’inverse, si on ne maintient pas le médiator assez fermement, on s’expose au risque qu’il glisse, qu’il tourne, ou carrément de le perdre.
Le but du jeu est donc de trouver le parfait compromis entre le maintien suffisamment ferme du médiator et une souplesse et une détente maximales au niveau du poignet et de la main.
Quant à l’enchaînement entre les accords ouverts et les barrés, il s’agit souvent de positions qui n’ont pas beaucoup de points communs au niveau de la position des doigts.
Ça demande donc de l’entraînement pour parvenir à placer les accords de manière presque instantanée.
Il s’agit là d’un point purement technique, donc une pratique régulière est le meilleur moyen pour progresser même si ça peut sembler frustrant au départ.
Pascal
Bonsoir,
je travaille avec un professeur et j’avance à mon rythme pas trop rapide. En effet, j’ai commencé à apprendre à jouer de l guitare ii y a 4 ans. J’ai un gros problème technique sur la rythmique. En effet, à vide donc sans toucher les cordes ma main droite tient le rythme imposé. Par contre, dès que je touche les cordes avec le plectre je perds toute ma souplesse et j’ai l’impression d’être en retenue par les cordes. Je me pose la question si cela est dû à la tenue du plectre. trop profond dans les cordes… je bloque. Le second point qui m’agace, je sais faire les barrés mais entre un accord ouvert et un barré je n’arrive pas à atteindre la rapidité du tempos.
voilà bonne soirée Marc
bonjour , pascal . je suis moi aussi professeur de sport , dans les arts martiaux , et je retrouve beaucoup de vos conseilles que je donnais a mes élèves .il faut que j avoue , que dans le cadre de débutant en guitare , dont je suis vos conseilles , je suis content que l on me les rappels . sur cela , un grand merci pour les efforts et les intérêts que vous portez au début en guitare . a bientôt pascal
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